mardi 12 avril 2011

Conseil de l’Europe Première réunion du Comité ad hoc d’experts sur les questions Roms (CAH Rom)



Nouvelle institution remplaçant le comité des experts sur les Roms et les Gens du voyage (MG-S-Rom), a tenu sa première réunion fin avril dernier. Rencontre avec Milo Delage, représentant des communautés Françaises et Pierre Hérisson, représentant du Gouvernement Français.
Créé dans le cadre de la réforme de la gouvernance* du Conseil de l’Europe, le Comité ad hoc d’experts sur les questions Roms (CAHROM), est directement rattaché au comité des ministres de l’Institution qui regroupe 47 pays. Ce nouveau statut devrait lui conférer plus de poids que son prédécesseur le comité d’experts sur les Roms et les gens du voyage (MG-S-Rom). « L’expression « Rom » désigne les Roms, les Sintés, les Kalés, les Gens du voyage et les groupes de population apparentés en Europe, et vise à englober la grande diversité des groupes concernés y compris les personnes qui s’auto identifient comme « Tsiganes », précise le glossaire terminologique du Conseil de l’Europe relatif aux Roms. Dans les faits, les Gens du voyage ne disparaissent pas des préoccupations des experts, puisque les représentants Français sont pour les communautés, Milo Delage, président de France liberté voyage, association membre de l’UFAT, et pour le gouvernement Pierre Hérisson, président de la Commission nationale consultative des Gens du voyage.
Milo Delage : « les réalités du quotidien »
« Cette première rencontre a surtout été consacrée à définir les règles de fonctionnement du comité. Il est trop tôt pour dire si nous serons entendus et si les problèmes de discrimination et de citoyenneté que nous rencontrons seront véritablement abordés », remarque Milo Delage en soulignant que bien qu’étant lui-même, commerçant itinérant vivant sur le voyage, il tient compte des réalités vécues en France par l’ensemble des familles, pratiquant ou non l’itinérance. « Dans le cadre de l’UFAT, je travaille avec des représentants de toutes les ethnies, vivant sur le voyage ou sédentaires. Nous sommes laïques, c'est-à-dire que nous laissons de côté nos opinions philosophiques ou religieuses pour nous concentrer sur les questions pratiques de droit, d’habitat, de travail, d’éducation, de lutte contre les discriminations ».
Pierre Hérisson : « Faire entendre la spécificité française »
De son côté, nommé à ce poste par le Ministère des affaires étrangères, le sénateur Pierre Hérisson s’appuie sur sa fonction de président de la Commission nationale consultative des Gens du voyage. « J’ai accepté cette mission pour éviter les amalgames entre Roms et Gens du voyage. La position de la France est un peu particulière au sein du conseil de l’Europe car nous faisons parti des Etats qui ne reconnaissent pas les minorités ethniques. Nous nous intéressons d’abord à la nationalité. Ainsi nous ne nous occupons pas de savoir si, par exemple, un ressortissant Roumain est Rom ou non. Nous regardons si, il est en règle avec les principes qui régissent la libre circulation à l’intérieur de l’Union. La fin des mesures transitoires en 2013 ou si elles sont prolongées en 2015 clarifieront les choses en levant un certain nombre de restrictions. Pour ce qui est des Gens du voyage Français, nous reconnaissons la légitimité de leur mode de vie et nous devons faire en sorte qu’ils soient traités dans le cadre du droit commun à tous les citoyens français. Mon rôle au sein de ce comité est d’éviter les amalgames »
 Propos recueillis par Olivier Berthelin
Pour en savoir plus : lisez sur le blog des Dépêches tsiganes les portraits de Milo Delage et de Pierre Hérisson

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